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Traçabilité

Une utopie pour interdire le travail forcé et sauver les emplois locaux

 

Commençons par un exemple :

 

l'entreprise "F" conçoit et fabrique en France un produit technologique depuis quelques décennies et le fait évoluer, ne négligeant pas ses efforts et surtout en supportant le coût salarial local. L'idée bien ancrée dans l'esprit des dirigeants est de poursuivre l'exploitation sur le territoire national, de maintenir et pourquoi pas développer les emplois, localement.

 

Les entreprises "X,Y,Z" sont installées en Asie. Elles se sont inspirées des produits imaginés par l'entreprise "F" sans avoir pris la peine de lui demander la moindre autorisation. Les fabrications ne sont pas vraiment visibles, les conditions de travail étant loin d'être "montrables". Bien sûr, une très grande partie de ces "entreprises" ne payent aucune charge sociale, utilisent parfois un personnel subissant une exploitation abusive, voire des enfants, parfois en très bas âge.

 

L'entreprise "F", malgré sa notoriété, face à cette concurrence qui vient jusque sur son territoire, se trouve être en grande difficulté. Face à des exploiteurs d'enfants ou des travailleurs "au noir" agissant impunément, ses jours sont comptés.

 

Les entreprises "XYZ" n'ont à se soucier que de produire avec le minimum d'exigences sanitaires, mais leurs façons de faire, même si elles sont humainement immondes et qu'elles détruisent irrémédiablement nos emplois, ne sont absolument pas contrôlées, et encore moins condamnées.

 

Internet et les diffuseurs sans scrupule accentuent ce dispositif qui s'achèvera par la fermeture de nombreuses entreprises françaises, comme l'ont été la presque totalité des entreprises du textile ou de la métallurgie. Ces mêmes diffuseurs prétendent que c'est la règle, que le libéralisme est là pour défendre le consommateur et ne sont pas effleurés par la moindre culpabilité. Pourtant, ils enrichissent des exploiteurs, des esclavagistes, dans des pays où les enfants ne vont pas ou quittent l'école trop tôt. Dans le même temps, ils appauvrissent le tissu social, la santé des entreprises et font disparaître les emplois de notre pays.

 

Lorsque l'on évoque ce sujet, il est souvent répondu que l'on ne peut pas tout contrôler. On peut, pour s'auto-pardonner, ne jamais rien faire ! Pourtant il existe une solution à ce problème : pour que nos entreprises puissent lutter avec les bonnes armes contre ces concurrences déloyales, il suffit de contraindre les autres aux mêmes règles.

 

La traçabilité est donc le remède indispensable à mettre en place. Une entreprise soumise aux normes ISO présente certaines garanties, mais elles ne sont pas majoritaires. Un contrôle de chaque produit importé doit être effectué, les importateurs s'engageant sur ce contrôle. Si une entreprise ne peut pas répondre sur la provenance et donner des garanties sur les méthodes de conception et de fabrication, il est inimaginable de lui donner l'autorisation de diffuser le produit en France. À ce prix et seulement avec cette décision courageuse, on pourra dire que quelque chose aura été fait pour sauver nos entreprises et les emplois qui s'y rattachent.

 

En attendant cela, chacun de nous peut être acteur de changement. Refuser l'intolérable main-mise d'industriels ou de fabricants sans scrupules est devenu devoir civique et nous pourrons regarder nos enfants dans les yeux si nous n'acceptons pas que l'affaire soit jouée.

 

Jean-Claude Decalonne   - jcd@feelingmusique.com -

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